El' Doudou

Melody - Walloon folksong from Mons

1. Nous irons vir'l'car d'or
A l'procession de Mons
Ce s'ra l'poupée St Georges
Qui nous suivra de long
 
Around ten o'clock in the morning, the people of Mons and their Chambourlettes (guests) start the procession of the Golden Car, carrying around the body of St. Waudru. They are followed by a big parade composed by the various fraternities of the neighbourhood and by the actors who are going to perform the Lumecon fight.
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupée, l'poupée, l'poupée
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupée St Georges qui l'a
Les d'gins du rempart
Rirons com' des quiards
De vir tant de carottes
Les d'gins du culot
Rirons com'des sots
De vir' tin de carot' a leur pot
The refrain talks of the people of Mons rejoicing, eating, and drinking along the way. The Procession originally ran from Mons to Soignies. Nowadays, it runs from St. Waudru's Collegiate (Mons) to the Grand-Place of Mons (Town Square). When it get there, the Rector of St. Waudru reads some miracles performed by St. Waudru or by St. Waudru's body.

2. El vieille Marguerite
Trousse ses falbalas
Et fait bouillir l'marmitte
Pour cuir ses biaux p'tits poix
 
The origin of this is quite enigmatic. Apparently, it talks about some famous prostitute. Maybe the main purpose of it was to make fun of some very important aristocratic lady, who had many lovers, and made much money from it, perhaps some Canonness...
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe, l'poupe, l'poupe
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe St Georges qui l'a
Les d'gins du rempart
Rirons com' des quiards
De vir tant de carottes
Les d'gins du culot
Rirons com'des sots
De vir' tin de carot' a leur pot
 
3. Les dames du chapitre
N'aurons pas de gambon
Parce qu'elles n'auront point fait
El' tour del' procession
That's the part which was added later to make fun of the Canonnesses, who wanted the procession to be kept inside the city walls. This part says "The chapter's lady won't get any ham, because they didn't follow the Procession"... Censorship really stimulated European folk-poetry!
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe, l'poupe, l'poupe
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe St Georges qui l'a
Les d'gins du rempart
Rirons com' des quiards
De vir tant de carottes
Les d'gins du culot
Rirons com'des sots
De vir' tin de carot' a leur pot

4. Voila l'dragon qui vient
Ma mere sauvons-nous
Il a mordu m'Grand-mere
Y vous mordra itou
"Here comes the Dragon (in Walloon: El'Doudou). Let's run away my dear, he bit my Grandma, and so shall he bite ye".

C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe, l'poupe, l'poupe
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe St Georges qui l'a
Les d'gins du rempart
Rirons com' des quiards
De vir tant de carottes
Les d'gins du culot
Rirons com'des sots
De vir' tin de carot' a leur pot

5. V'là que'l'Lumeçon commence
Au son du carillon
St Georges avec sa lance
Va combat' el dragon

12:25: As the priest and the religious procession is heading back to the collegiate, the actors who will celebrate the Lumecon fight are coming. People are forming a circle around them, and in an arena, the fight may start. The Bells are ringing at Mons' Beffroy (the City's clock tower). There are so many bells in it that one can play on it as on an organ. Being a bell ringer in such a tower requires a very difficult and long apprenticeship.

C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe, l'poupe, l'poupe
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe St Georges qui l'a
Les d'gins du rempart
Rirons com' des quiards
De vir tant de carottes
Les d'gins du culot
Rirons com'des sots
De vir' tin de carot' a leur pot

6. Dragon, sauvag' et diab'
St Georges éyé Chinchins
T'estourpin' té dins l'sab
On tir' c'est l'grin moumin

Here we go. On one side. The dragon a very huge puppet carried by men dressed in white (they are supposed to be invisible). The moster is helped by devils and wild-men. St George rides a white horse, he is helped by his knight the "Chinchins" who ride wooden horses. People all around the arena are trying to catch the dragon's tail's hairs. Each hair is supposed to bring one year of good luck. St. Georges, after having broken three picks, three swords, finally decides to shout the dragon. He has to shout three times.

C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe, l'poupe, l'poupe
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe St Georges qui l'a
Les d'gins du rempart
Rirons com' des quiards
De vir tant de carottes
Les d'gins du culot
Rirons com'des sots
De vir' tin de carot' a leur pot

7. V'là l'dragon qui trépasse
En v'là co pou eign an
A st'heure faisons ducasse
A tab' mes infants
"Now the Dragon is dead, we'll be safe for one more year, let's celebrate the fact, around a good table."

C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe, l'poupe, l'poupe
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupe St Georges qui va


PS: Some confusion arose, during the centuries with the legend of Gilles de Chin, a knight of the 12th century who also fought a dragon. In fact Gilles had been to a crusade and brought back a crocodile from Egypt. Once the animal arrived in Hainnaut it broke out of its cage and ran away. The croc really enjoyed Belgian country-life, finding food was no problem. The "Dragon" ate a little girl (the so-called Pucelle de Wasmes).
One day Gilles went to the swamp with all his valourous knight, and killed the monster. So when people attend the Lumecon, with the performance of the fight between St George and the dragon, they remembered the legend of Gilles de Chin (which found its origin about one hundred of years before).
Fabrice

Bonjour,

Je découvre votre copie de la chanson du Doudou et l'interprétation que vous en donnez.
Permettez-moi d'attirer votre attention sur quelques erreurs dans le texte de la chanson, tel que publié.
Il manque régulièrement des accents, inexistants en anglais mais pas en français ni en picard montois (le dialecte montois est effectivement un parler picard et non wallon) ni en wallon, d'ailleurs.

Vous signalez à vos visiteurs que la Procession, initialement, partait de Mons vers Soignies. En fait, il s'agissait d'un tour allant jusqu'aux "Bruyères de Casteau" (emplacement du grand quartier général de l'OTAN, aujourd'hui, à mi-chemin de Soignies) où les restes de saint Vincent-Madelgaire (Soignies) et de son épouse, Waudru (Mons) avaient été amenés en procession en 1349 pour obtenir leur protection contre une terrible épidémie de peste qui ravageait la région. Les Montois, reconnaissants, ont refait le même trajet chaque année pendant plus de trois siècles, mais le dimanche de la fête de la Sainte Trinité et plus en octobre à partir de 1352...

Dans le deuxième couplet, vous reprenez :

2. El vieille Marguerite
Trousse ses falbalas
Et fait bouillir l'marmitte
Pour cuir ses biaux p'tits poix

alors que la chanson dit :

2. El vieille matante Magrite (= ma tante Marguerite ; en dialecte montois on dira "matante" pour "tante", "monpère" pour "père")
trousse ses falbalas (ses jupes et ses jupons)
pou fait bouilli l' marmite
Et cuir' ses biaux p'tits
poids

(il s'agit de ce légume de la famille des papillonacées et non la poix, mélange gras et visqueux qui , au moyen âge, était chauffé pour être versé sur les assaillants d'une forteresse, par exemple...) Quant à faire de la vieille tante Magrite (= Marguerite, en montois), une prostituée notoire, voire une aristocrate ou même une chanoinesse de réputation légère, c'est un peu rapide. Montois depuis ma naissance, responsable de l'ensemble des quelque soixante groupes de la Procession du Car d'Or (+ 1450 participants en costumes encadrés par + 130 commissaires, et une cinquantaine d'aidants - tous bénévoles- chargés d'animer et sécuriser des endroits devenus délicats en raison d'une foule trop dense et oublieuse des principes élémentaires), je n'ai encore jamais entendu cette explication assez fantaisiste. Et s'il s'agissait, tout simplement, de décrire un menu traditionnel de la ducasse ? Mais, en fait, rien n'est sûr...

3. Les dames du chapitre
N'aurons pas de gambon
Parce qu'elles n'auront point fait
El' tour del' procession


correction :

3. Les dames du Chapitre (les "dames du Chapitre" = les chanoinesses, réunies en un "chapitre", en communauté)
N'auront pas
du gambon (lorsque le "tour" se faisait hors les murs de la ville - + 20 km - il y avait des haltes pour se restaurer
Parce
qu'ell' n'ont pas fait de petits pains au jambon. Cette coutume a disparu à partir de 1676, alors que les chanoinesses ont
El tour de l' procession. décidé de réduire la procession à un tour dans les rues de la ville. Ce couplet a été ajouté par l'abbé

Gérard Busiaux, curé de la paroisse du Béguinage -dépendant du chapitre de Sainte-Waudru- pour brocarder gentiment ses patronnes...)

Les couplets suivants, relatifs au combat dit "Lumeçon" (en référence à la tactique consistant à tourner autour de son adversaire, décrivant en quelque sorte des volutes semblables aux spirales de la coquille d'un escargot, "lumeçon" en montois et en vieux français ; ce terme de "Lumeçon" était aussi utilisé pour décrire une parade arpentant solennellement une place de gauche à droite et inversement pour progresser lentement vers le côté opposé) ont été ajoutés dans la seconde moitié du 19° siècle, alors que le combat était définitivement exclu de la procession (1819) dans laquelle il était représenté, à la mode des "miracles" médiévaux (scènes évoquant la vie d'un saint) depuis le début du 15° siècle ; l'évolution du combat, de moins en moins conforme à ses origines religieuses -il était l'occasion de nombreux désordres en ville au 19° siècle- et des moeurs après la restauration du culte -sans doute avec une certaine intransigeance- à la fin de la révolution française, a conduit le clergé de l'époque à ne plus accepter son jeu au sein de la procession. Le "jeu" est alors passé sous la responsabilité du pouvoir civil qui l'organise toujours aujourd'hui.

6. Dragon, sauvag' et diab' (il n'existe pas de mot "wallon" autre que dragon pour désigner un dragon ; El Doudou est simplement le titre
St Georges éyé Chinchins
de la chanson qui, au moyen âge, entraînait au combat les régiments wallons issus de Mons et du Hainaut)
T'estourpin' té dins l'sab
Es' tourpin' tè dins l' sab' (= tournent en se bousculant en tous sens)
On tir' c'est l'grin moumin
On tir', c'est l' grand moumint

7. V'là l'dragon qui trépasse
En v'là co pou
eign an ein an
Asteur faisons ducasse
(faire ducasse = s'amuser de différentes façons, notamment en dégustant un bon repas)
A tab' mes infants


Evoquant la légende de Gilles de Chin, vous faites allusion au fait qu'il aurait ramené de croisade un crocodile captif, qui se serait échappé et qu'il aurait ensuite tué dans les marais de Wasmes... Si, à Mons, l'on conserve effectivement une "tête du dragon de Gilles de Chin" et qu'elle est une tête de crocodile du Nil, rien ne prouve qu'elle ait été ramenée par le chevalier, même si c'est possible... Encore moins qu'il ait ramené l'animal entier et vivant... Je n'avais jamais entendu cette version fantaisiste - jolie, sans doute, mais plutôt rocambolesque...

Les habitants de Wasmes prétendent volontiers que le Lumeçon est une é vocation de leur légende. La confusion a même reçu un semblant de vérité lorsqu'un historien peu scrupuleux l'a relayée. Mais il s'agit bien, à Mons, du "miracle" (au sens médiéval de spectacle sur un sujet religieux) de saint Georges joué sur ordre des membres de la "Confrérie de Dieu et Monseigneur Saint Georges"

Hervé Lottin


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